Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

lundi 21 septembre 2009

un paravent écologique pour une nouvelle taxe ?

Une contribution climat énergie (cce) instaurée par l’Etat, voilà un geste écologique que nous aurions voulu saluer avec force; d’autant que Nîmes et son Agglomération sont souvent placées sous alerte ozone, gaz carbonique, dioxyde d’azote...

Mais, avec la taxe carbone, Nicolas Sarkozy et sa majorité jouent petit, très petit bras (17€ la tonne carbone, sans calendrier d’ajustement)

  • en exemptant l'électricité alors que précisément , aux heures de pointe, la production d'électricité mobilise des centrales qui produisent des gaz à effet de serre;
  • en transformant ce qui aurait dû être un signal fort pour un changement de nos comportements liés aux énergies fossiles à forte émission de CO2 en un coup de com!

Les experts estimaient qu’un chiffre situé entre 35 et 45€ la tonne, lié à un calendrier de hausse énoncé clairement étaient seuls capable de peser sur nos choix de vie en nous incitant à changer notre mode de consommation et nos modes de déplacement.


Et bien sûr, le gouvernement reste flou sur la redistribution de cette nouvelle recette fiscale, ne dit rien sur la fixation d’une limite du taux de pollution, ni sur la politique d’aménagement du territoire et d’investissement public dans les énergies nouvelles et renouvelables ainsi que dans les technologies non polluantes.


Résultat tout le monde est inquiet :

  • les collectivités locales à qui il avait été dit que la CCE remplacerait la TP, par ailleurs supprimée,
  • les classes moyennes piégées dans les banlieues pavillonnaires éloignées du centre ville et de leur lieu de travail,
  • les plus pauvres qui ne peuvent pas évaluer le surcoût que cela représente sur leur facture de chauffage et de déplacements.

Mais il est vrai qu’il aurait fallu mettre à bas les dogmes libéraux pour pouvoir parler des aides publiques ciblées et de la création d’un pôle public de l’énergie, diriger les banques vers les investissements « verts », inciter les industries à lancer des programmes de recherche et de production d’outils à faible production de CO2 (voitures hybrides ou électriques, éoliennes, solaire,…), aider les particuliers et les collectivités pour de nouvelles pratiques, imaginer une nouvelle fiscalité.


Si diviser par 4 les émissions de CO2 d’ici à 2050, anticiper la pénurie inéluctable des ressources en énergie fossile sont des objectifs qui marquent l'attention que nous voulons porter aux générations futures, alors il aurait fallu avoir la volonté politique à la hauteur!


1 commentaire:

  1. Silvain Pastor, Conseiller régional - Les Verts22 septembre 2009 à 10:03

    Merci pour cette analyse critique qui rejoint à peu près celle des Verts : cette CCE est tout sauf une véritable taxe écologique ! Attention néanmoins de ne pas négliger de mettre en lumière la stratégie gouvernementale qu'elle cache, qui est de proposer la peste nucléaire pour lutter contre le choléra de l'effet de serre (voir : http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=pourquoi&page=effet). Exempter l'électricité est donc une aberration qui ne concerne pas que les pics de production. Et avant même d'espérer la solution magique que serait la voiture électrique, c'est à une décroissance des déplacements inutiles qu'il faut songer, en relocalisant nos modes de vie et nos activités économiques.

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