Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

mercredi 7 avril 2010

Auditer la politique d'immigration

A l'occasion de la sortie du Tome 2 de "Cette France-là", les parlementaires dont les noms suivent ont décidé de former une commission pour faire un audit de la politique d'immigration menée par le Ministère de l'Immigration et de l'identité nationale , le Mini:

Martine Billard, députée Parti de gauche de Paris ; Sandrine Mazetier, députée PS de Paris ; Noël Mamère, député Verts de Gironde ; George Pau-Langevin, députée PS de Paris ; Serge Blisko, député PS de Paris ; Daniel Goldberg, député PS de Seine-Saint-Denis ; Richard Yung, sénateur PS des Français de l'étranger ; Bariza Khiari, sénatrice PS de Paris ; Eliane Assassi, sénatrice PC de Seine-Saint-Denis ; Patrick Braouezec, député PC de Seine-Saint-Denis ; Eva Joly, députée européenne Europe Ecologie ; Hélène Flautre, députée européenne Europe Ecologie; Jean-Luc Benhamias, député européen MoDem; Etienne Pinte, député UMP des Yvelines ; Françoise Hostalier, députée UMP du Nord.

Pour prendre "au mot" N.Sarkozy et son gouvernement qui prétendent que "tout est évaluable", sans que pour autant accepter de mettre au jour toutes les données, les parlementaires auditionneront, en mai, des responsables politiques, des patrons, des syndicalistes, des militants associatifs pour évaluer l'efficacité des politiques mises en place par le Mini.

La démarche, guidée par des membres de l'association "Cette France-là" a fait l'objet d'une tribune parue dans Le Monde du 31 mars: ils suggéraient d''élargir le débat sur des présupposés qui sont à questionner :
"Est-il vrai que la France, et plus généralement l'Europe, s'exposent à accueillir toute la misère du monde si elles relâchent leur politique actuelle de maîtrise des flux migratoires ? Est-il vrai que les immigrés coûtent cher à la France - soit parce qu'ils pèsent sur le budget de l'Etat, soit parce qu'ils affectent négativement l'emploi et les salaires ? Est-il vrai, comme le gouvernement l'affirme, que l'intransigeance à l'encontre des sans-papiers favorise l'intégration des migrants en situation régulière et la lutte contre les discriminations raciales ?"

Les chiffres peuvent aider à démonter le ressort électoraliste qu'est pour la droite la xénophobie d'Etat mais restera à la gauche de dire comment tenir compte de ce qui n'est pas chiffrable: quelle place, dans une politique d'immigration, pour ces hommes et ces femmes qui dans un contexte d'extrême pauvreté, de guerre, risquent et risqueront leur vie pour sauver leurs enfants ou tenter l'aventure là où ils pensent trouver travail et liberté ?





jeudi 1 avril 2010

Frénétiquement sécuritaire

N.Sarkozy et son gouvernement avaient anticipé la perte des élections régionales; comme preuve, la rapidité avec laquelle le remaniement ministériel qui a suivi a été mené !

Vite fait, et rien ou presque rien n'a changé: en un lot, on a balayé, à la fois, Xavier Darcos et la taxe carbone.

Et puis, on reprend "la politique", précisément là où on l'avait laissée: au durcissement de la législation sur l'immigration; mais là, on met toujours plus de zèle.

Mercredi 31 mars, le conseil des ministres approuve un nouveau projet de loi qui va durcir encore une fois le code des étrangers .

Il n'y avait, semble-t-il, RIEN de plus URGENT à faire !

Ci-dessous le communiqué que signe le RESF 30, commun à l'Anafé, la Cimade, le Syndicat de la Magistrature, le Secours Catholique, le Gisti

Projet de loi sur l'immigration : Des étrangers décidément indésirables
Sous couvert de conformer le droit français des étrangers à trois directives européennes, le gouvernement a adopté le 31 mars 2010 un nouveau « projet de loi relatif à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité » (le sixième depuis 2002).
Derrière la technicité du texte se cachent des dispositions qui portent une atteinte grave aux droits des migrants.Du seul fait de leur arrivée, les étrangers dépourvus de documents, même demandeurs d'asile, se trouveront ipso facto en zone d'attente, c'est-à-dire enfermés et privés de l'essentiel de leurs droits.
La création de l'« interdiction de retour », qui pourra frapper tout étranger en situation irrégulière, institue un véritable bannissement des territoires français et européen. Conjoints de Français, travailleurs, résidents en France depuis de longues années y seront exposés.
En portant la durée de la rétention à 45 jours, en repoussant l'intervention du juge des libertés, en réduisant son pouvoir de contrôle, le gouvernement banalise l'enfermement des étrangers et organise l'impunité de l'administration.
De multiples obstacles réduisent le droit d'asile à une peau de chagrin. De plus en plus de persécutés en quête de la protection de la France verront leur demande examinée de manière expéditive.
Ainsi, avec ce projet, le gouvernement tourne-t-il le dos à la devise de la République..."

Pour "suivre" de près la politique menée par N.Sarkozy via le Ministère de l'Immigration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, l'association Cette France-là mène un travail de fond et s'interroge sur la nature de la "rupture" voulue en matière d'immigration par le locataire de l'Elysée. Un état des lieux annuel évaluera ainsi le quinquennat; le volume 2 sortira en librairie le 8 avril 2010.