Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

vendredi 21 août 2009

Avoir une majorité ou avoir raison?

Hier, jeudi 20 août, Les Verts et Europe Ecologie ouvraient leurs journées d'été 2009, dans l'ambiance joyeuse qui accompagne un succès électoral; avec l'espoir de transformer l'essai du scrutin des européennes du 7 juin.
Plusieurs membres de La Gauche en Tête, invités, ont assisté à cette 1° journée, avec un réel intérêt pour le fond et pour le débat d'idées.

Car les objectifs des écologistes sont ambitieux: il s'agit de réussir dans la même foulée la mobilisation pour la Conférence Internationale de Copenhague sur les changements climatiques (*) et les élections régionales de 2010; mais plus encore, sur le modèle du réseau construit au sein d'Europe Ecologie, il s'agit de poursuivre la dynamique de rassemblement des composantes des composantes de l'écologie politique issues du monde associatif, des luttes syndicales, de la sphère politique et de la société civile.

Vu le peu d'engouement lié aujourd'hui, à la forme d'organisation politique qu'est un parti politique, la recherche de nouvelles façons d'organiser des forces politiques est importante et "l'objet politique non encore identifié" qui a intéressé les Français lors des élections européennes, mérite sans doute d'être travaillé et élargi.

De la plénière d'hier soir, La GeT retiendra l'intéressante diversité politique représentée parmi les intervenants; avec plus de plaisir à entendre l'intervention de Yannick Jadot qui en s'affirmant "radical et réformiste" dit " on est en train de créer un imaginaire collectif de la victoire de l'écologie politique " ; ou encore celle de Cécile Duflot qui en soulignant la nécessité de construire un projet fort dit, avec conviction, que les valeurs de la gauche sont celles de l'écologie politique.

La GeT est plus "réservée" sur la façon de poser la question des alliances de Daniel Cohn Bendit qui, fustigeant "la gauche française" qui " n'a pas de réponse", rejette le clivage gauche-droite; et la question qu'il pose pour "justifier" un appel au Modem
"Voulez-vous avoir une majorité ou voulez-vous avoir raison?"
est vaine: ainsi, la droite a trouvé une majorité et ses supporters sont persuadés d'avoir raison!

Une majorité politique, plus qu'un empilement arithmétique de scores, est le fruit de la crédibilité d'un projet et de la conviction avec laquelle il est porté; ce qui a pour effet de créer une dynamique et alors on peut gagner... quand à savoir qui a raison et qui a tord, c'est l'Histoire qui après coup le dit et l'écrit et il lui arrive même, de changer d'avis!

(*) La GeT vous invite à signer la pétition

jeudi 6 août 2009

Tartuffe!

Qui a dit

«Je n'hésite d'ailleurs à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d'abus, il y a eu trop de scandales. Alors ou bien les professionnels se mettent d'accord sur des pratiques acceptables ou bien le gouvernement de la République réglera le problème par la loi avant la fin de l'année...La seule loi du marché, c'est fini; l'autorégulation, c'est fini; les rémunérations excessives, c'est fini» ?

Pas Tartuffe, voyons! N.Sarkozy, lors de son discours de Toulon le 25 septembre 2008.

Et comme "la seule loi du marché" c'était fini, l'Etat français avait apporté 18,7 milliards d'euros pour "soutenir" le secteur bancaire en difficulté....dont 5,1 milliards à BNP Paribas; aujourd'hui, BNP ayant fait 3 milliards d'euros de profits provisionne un milliard d'euros pour le bonus de ses traders!

Pauvres banques, pauvres traders, obligés de vivre dans l'univers impitoyable de la concurrence, sans règle ni moral ! Difficile, n'est ce pas, d'imaginer travailler dans de si mauvaises conditions!