Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

mardi 9 février 2010

Communiqué du collectif pour la suppression du ministère de l'identité nationale

Après le séminaire gouvernemental qui a enterré le débat-Besson sur l'identité nationale, les universitaires et chercheurs qui ont appelé à la suppression du Mini communiquent

8 février 2010
Le « grand débat » sur l’identité nationale s’achève enfin. Pour avoir d’emblée dénoncé les dangers inhérents à sa logique identitaire, qui n’est autre que la traduction idéologique de la politique d’immigration menée par ce gouvernement, nous ne pouvons prétendre être déçus : le débat aura malheureusement été à la hauteur exacte de nos attentes. Les « dérapages » verbaux n’en sont pas. Ils ne font qu’expliciter crûment la logique implicite d’une politique définie au plus haut niveau de l’État. C’est ainsi que le président de la République opposait dans une tribune publiée dans Le Monde du 9 décembre « ceux qui arrivent » à « ceux qui accueillent », soit l’islam à la France « où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale ».
Chacun l’avait compris, ce débat n’en était pas un : aussi a-t-il été organisé dans les préfectures. C’était confondre délibérément la démocratie avec l’administration. Du moins la politique d’identité nationale aura-t-elle réussi à faire l’union nationale à ses dépens. La plupart de nos concitoyens se sont montrés plus éclairés que la majorité de nos dirigeants : on ne peut que se réjouir de cette conscience démocratique. Elle vient démentir la démagogie d’un gouvernement qui tentait d’opposer les intellectuels au peuple, en invitant les Français à s’interroger avec lui : « pourquoi la question de l’identité nationale génère-t-elle un malaise chez certains intellectuels, sociologues ou historiens ? »
Aujourd’hui, la réponse est claire : plus de 40 000 signatures sont rapidement venues appuyer notre appel pour la suppression du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, et ce sont déjà 30% des Français qui soutiennent cette démarche (d’après un sondage publié fin janvier).
Pourtant, le séminaire interministériel qui s’est tenu aujourd’hui propose, dans l’espoir de masquer l’échec de cette initiative, de lui donner un prolongement en créant une commission comprenant des historiens et des intellectuels pour « approfondir le débat ». Le travail des chercheurs n’a pas vocation à légitimer une politique illégitime. S’il est une leçon que nous retenons de l’histoire, c’est bien qu’on ne joue pas impunément avec les passions identitaires.
Nous refusons donc de collaborer avec une politique dangereuse pour ce pays, et nous invitons nos collègues à refuser comme nous d’apporter leur caution aux dérives actuelles. Nous continuons d’appeler à la suppression du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, qui donne une forme institutionnelle à cette régression démocratique.

http://www.pourlasuppressionduministeredelidentitenationale.org/l-appel


Premiers signataires de l’appel :
Michel Agier (anthropologue, EHESS et IRD), Etienne Balibar (philosophe, université Paris-X et University of California), Marie-Claude Blanc-Chaléard (historienne, université Paris-X), Luc Boltanski (sociologue, EHESS), Marcel Detienne (historien, EPHE et université Johns Hopkins), Eric Fassin (sociologue, ENS), Michel Feher (philosophe, Paris), Françoise Héritier (anthropologue, Collège de France), Daniel Kunth (astrophysicien, CNRS), Laurent Mucchielli (sociologue, CNRS), Pap Ndiaye (historien, EHESS), Gérard Noiriel (historien, EHESS), Mathieu Potte-Bonneville (philosophe, Collège international de philosophie), Richard Rechtman (psychiatre, Institut Marcel Rivière, CHS la Verrière), Serge Slama (juriste, université d’Evry), Emmanuel Terray (anthropologue, EHESS), Tzvetan Todorov (historien, CNRS), Paul Virilio (urbaniste, Ecole spéciale d’architecture de Paris), Sophie Wahnich (historienne, CNRS) et Patrick Weil (historien, CNRS)

JP. Fournier élève-t-il des poules aux oeufs d'or ?

Hier, 8 février, le conseil communautaire de Nîmes Métropole, consacré au DOB (Débat d'Orientation Budgétaire), a buté sur 2 énormes problèmes qui pèsent sur l'agglo : le TCSP et le budget de l'eau.

La GeT a soulevé ces questions dans 2 débats qu'elle a organisé en Janvier 2009 après la parution du rapport de la Chambre régionale des comptes puis Juin 2009 sur les finances de l'agglo avec notre invité Hervé Giély, maire de Redessan. Les comptes rendus sont sur ce blog dans la rubrique Débat Get.

Oui, il y a de gros nuages sur le budget transport !

puisque que le TCSP ayant longtemps été "une arlésienne", le versement transport (le VT) que les entreprises de plus de 10 salariés payent (pour le CHU Caremeau c'est 800 000 euros par an !) n'a pas été provisionné pour cette opération dans l'attente de sa réalisation ...

Du coup, pour la 1° ligne du TCSP, dont le tracé qui évite soigneusement la Gare de Nîmes est déjà à lui tout seul un vrai problème, il faut aussi pour la payer trouver 53 millions d'euros, pour 5 km d'un trajet qui très contesté dans sa pertinence.

Oui, le budget de l'eau divague !

La dette que la Ville de Nîmes avait vis à vis de la Saur a été transférée à l'agglo: 10 millions d'euros de passif en héritage! Le règlement de cette dette que le rapport de la Chambre régionale des comptes en Janvier dernier a mentionné, était encore récemment nié par l'agglo ; rien a payer disait l'élu en charge de ce dossier! Reconnaissant maintenant que la dette est due , le même affirme maintenant qu'il n'y aura pas d'incidence sur la facture de l'usager ...

Bizarre, bizarre la gestion de cette agglo !

Dans un contexte de crise, avec une réforme des collectivités territoriales plus qu'aventureuse, Nîmes Métropole va devoir prendre de nouvelles compétences et donc fournir de nouveaux services; mais ce transfert de compétences se fera sans augmentation de sa dotation globale de fonctionnement parce qu'il a été trop longtemps différé.

Alors avec Nîmes Métropole, il faut s'accrocher à l'absurde : on a pas plus d'argent mais on aura plus de services; on payera les dettes mais on n'aura pas moins d'argent ... Magie ou poules aux oeufs d'or?


dimanche 7 février 2010

Darcos X.XL, plus toxique que jamais !

Voici une illustration supplémentaire du cocktail politique insupportable dont le gouvernement de N.Sarkozy abreuve à jet continu la France: une forte dose d'idées d'extrême droite imprégnée par la politique du Medef ; rajouter 2 talonnettes et du cynisme à plus soif!

La GeT
relaye l'appel pour sauver la Médecine du Travail de l'entreprise de démolition de l'actuel Ministre du Travail, élève zélé de la sarkozie qui ne mollit pas depuis qu'il exerçait à l'Education Nationale; appel que vous pouvez lire ci-dessous et signer ici

Appel contre le projet Darcos de mise à mort de la médecine du travail

A l’heure de la sous déclaration massive des accidents du travail, de l’augmentation des maladies professionnelles et des suicides au travail (comme cela a été révélé à France Télécom) à l’heure de la hausse des accidents cardiaques et vasculaires liés au stress et à la souffrance au travail, à l’heure où dérivent les méthodes de management et leurs exigences dévorantes de productivité, faut-il affaiblir ou renforcer la médecine du travail ?
Après plus de vingt ans de dégradation continue de la santé au travail, nul ne nie qu’il y ait besoin d’une grande réforme pour la reconstruire. Mais les salariés, les syndicats, les professionnels des questions de santé au travail sont terriblement inquiétés par les orientations de la « réforme » annoncée de M. Darcos.
C’est un projet qui va dans le sens de celui du Medef auquel, pourtant, tous les syndicats de salariés se sont opposés unanimement en 2009. Il propose carrément de violer le cadre de responsabilité du médecin du travail pour qu’il serve de bouclier protecteur à celui des employeurs. Il est en contradiction de manière rédhibitoire avec les principes du Code de Déontologie médicale inscrits dans la Loi. Il projette d’organiser les prochains services de santé au travail (SST) en donnant total pouvoir au patronat : seront juges et parties ceux-là mêmes qui créent les risques.
Plus que jamais les médecins du travail et les autres acteurs des SST seront cantonnés dans des activités éloignées de la défense de la santé des travailleurs. Il s’agit de la mort de toute réelle prévention en santé au travail. Il s’agit de « démédicaliser » la seule spécialité dont l’objet est le lien entre la santé et le travail. Il s’agit de prendre prétexte de la pénurie (réversible) de médecins du travail en les remplaçant par des infirmiers alors que ceux-ci ne peuvent pas se substituer aux médecins et qu’ils n’ont pas de statut protégé. Il s’agit de transférer ces missions
aux directeurs des services interentreprises de santé au travail (SST) c’est-à-dire aux Conseils d’Administration composés majoritairement d’employeurs (2/3). Il s’agit de déposséder les «commissions de contrôle » de leurs prérogatives notamment en ce qui concerne le droit d’opposition à la mutation ou au licenciement des médecins du travail, alors qu’au contraire ce droit d’opposition devrait être étendu pour que tout « Intervenant en Prévention des Risques Professionnels » bénéficie d’un statut de « salarié protégé ». Comment une « prévention » peut-elle exister, sans entretien clinique régulier avec les salariés, en espaçant les visites tous
les 3 ans ? L’aptitude et l’inaptitude seraient définies du point de vue patronal : actuellement ces notions n’ont pas de définition légale, le médecin du travail les apprécie au cas par cas selon les risques pour la santé liés au poste de travail. Une nouvelle définition écrite dépendrait exclusivement de la capacité du salarié à effectuer la totalité des tâches prescrites : elle aurait
une « simplicité » radicale, binaire (apte ou inapte) et reviendrait à supprimer toute notion d’aménagement de poste et d’adaptation des tâches à l’homme.
Le Medef voulait aussi que le médecin-conseil puisse déclencher une procédure obligatoire de retour au travail pendant l’arrêt de travail. L’employeur serait libéré de ses obligations de reclassement dès la visite de reprise. Après cette visite unique, et dans un délai de 21 jours, le salarié déclaré inapte pourrait être licencié. Les voies de recours, aujourd’hui possibles auprès
de l’inspection du travail, seraient renvoyées à des dispositions non précisées. Le projet de X. Darcos reprend les mêmes intentions, très dangereuses pour les salariés victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Au contraire de tout cela, une véritable prévention en santé au travail est nécessaire et possible. L’indépendance professionnelle exige que les préventeurs soient à l’abri des pressions de ceux qui les paient. Avec le mode de production en flux tendu et la recherche effrénée de gain de productivité, les conditions de travail se dégradent partout, tous les secteurs sont « à risques », bureaux comme ateliers. Une authentique médecine de prévention, en adéquation avec les constats sur le terrain, peut tirer sa grande pertinence de l’entretien clinique régulier des salariés avec le médecin du travail. Il faut que la médecine du travail authentique et spécifique soit un véritable service public indépendant, avec les moyens nécessaires, la formation, les effectifs, et la prévention apparaîtra redoutablement efficace, progressive et finalement « économique » dans l’intérêt des salariés.
Que tous les acteurs de progrès refusent ensemble le projet Darcos de mise à mort de la médecine du travail POUR une authentique médecine du travail, indépendante, dans l’intérêt exclusif de la santé des salariés !
Collectif des médecins du travail de Bourg-en-Bresse : Docteurs Mireille Cellier, Odile Chapuis, Jacqueline Chauvin, Elisabeth Delpuech, Karyne Devantay, Yusuf Ghanty, Chantal Lafarge.