Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

mercredi 30 décembre 2009

Ah, quel boudan!

A trois mois des élections régionales, le roi est nu ! Tellement nu que même les ficelles qui tiennent la marionnette sautent aux yeux...!

Fin d'année, mi-mandat, ratages sur ratages et pas petits les ratages:
  • la France qui roule des mécaniques avec son savoir-faire nucléaire vient de subir un échec cuisant en se faisant supplanter par la Corée du Sud; Abou Dhabi n'a pas fait confiance au consortium français réunissant GDF-Suez, Total, Areva, Alstom rejoints sur la fin de la négociation par EDF, dont N.Sarkozy, soi-même, faisait la promotion; la proposition française de 4 centrales de type EPR a été écartée parce que trop chère et pas assez sûre!
Bilan: 20 milliards de dollars perdus mais plus encore la remise en question de l'efficacité du meccano industriel français et surtout des doutes sérieux sur l'intérêt de l'EPR. Enfin! peut-on dire; il faut le faire savoir!
  • la contribution carbone " annulée" : elle devait être appliquée dès le 1° janvier prochain mais le gouvernement, après nous avoir gavés de coups médiatiques pour nous convaincre de sa pugnacité écologique, l'a si mal ficelée que le Conseil Constitutionnel (CC) a jugé que telle que elle n'était ni égalitaire ni efficace.
Trop d'exemptions dit le CC: "moins de la moitié des émissions de gaz à effet de serre aurait été soumise à la contribution carbone". En effet, dans le schéma gouvernemental, les "centrales thermiques produisant de l'électricité, les émissions des 1.018 sites industriels les plus polluants" (raffineries, cimenteries, cokeries...) mais aussi les transports aérien et routier de voyageurs étaient totalement exonérés; toujours selon le Conseil constitutionnel, "93 % des émissions d'origine industrielle, hors carburant" n'auraient pas été taxées!

Dans les 2 cas, face à l'adversité, on gonfle le torse, on chausse ses talonnettes et le message qui émane de la sphère du pouvoir (service minimum) , c'est "Même pas peur!"... des contrats pour vendre le nucléaire, y'en aura d'autres... et la contribution carbone, on vous refait un projet pour le 20 janvier...! Promis, le 1° sinistre va s'y coller.

La trêve des confiseurs est opportunément utilisée pour éviter la gestion politique de ces revers ... jusqu'aux voeux du roi; demain soir avant le passage à la nouvelle année !




mardi 15 décembre 2009

Le collectif dans le Gard pour la suppression du Mini

Le Mini (celui de Sarkozy), c'est le Ministère de l'identité nationale et de l'immigration.

Le Collectif gardois qui exige sa suppression sera présenté à la presse

Jeudi 17 décembre, 11h30
à La Grande Bourse à Nîmes

Il réunit des gardois-e-s, la Ligue de Droits de l'Homme (Nîmes et Uzès), la Cimade, le Réseau Education Sans Frontière 30, l'APTI, la FASTI, l'OIP, le Syndicat de la Magistrature, l'Union Syndicale de la Psychiatrie,SUD Education, Attac Nîmes,"La Gauche en Tête", les "Socialistes pour l'Union", les Alternatifs, le Nouveau Parti Anti Capitaliste, le Parti de Gauche, le Parti Communiste, le Parti Socialiste, les Verts Europe Ecologie, (liste non close...)

Tous affirment que le Mini doit disparaître parce que dans notre département comme dans toute la France, la politique qu'il mène ne produit que des effets négatifs et dramatiques.

Ainsi, régulièrement, avec le Centre de Rétention Administrative sur le territoire de la commune, Nîmes s'illustre pour être un de ces lieux où sont envoyés des hommes, des femmes mais aussi des enfants et des bébés pris en chasse par des préfets pour être expulsés, dans le but indigne de "faire du chiffre"; en cherchant des boucs émissaires, là où il y a déjà beaucoup de souffrances, l'Etat organise, avec ce ministère, une violence aux personnes intolérable.

Mais plus, c'est à l'initiative de ce ministère que le Préfet du Gard, représentant de l'Etat, est chargé d'organiser des débats destinés à "encadrer" la façon dont nous devons penser la thématique-valise de l'identité nationale. Saturant l'espace public et médiatique par cette thématique qui associée à celle de l'immigration engendre peurs et angoisses, un Ministère de la République utilise la panoplie idéologique de la droite extrême et détourne l'attention des atteintes graves portées aux acquis sociaux, aux services publics autant qu'à notre pacte républicain.

Le collectif demande aux gardoises et aux gardois de s'associer à cet appel parce que l'existence même de ce Ministère s'oppose aux valeurs de la République,parce qu'il sape notre volonté de vivre ensemble, parce qu'il contrevient gravement aux principes démocratiques qui organisent la Cité.

Rejoignez les 4300 signataires (à ce jour) de l'appel "Nous exigeons la suppression du Ministère de l'identité nationale et de l'immigration" .

La GeT est un contact du collectif dans le Gard

lundi 7 décembre 2009

Nîmes et la réforme des Collectivités territoriales

A Nîmes, le reversement par la communauté d’Agglomération de Nîmes Métropole d’une part de T.P. représente 19% du budget de la ville.

Alors, la mise en place du nouveau système se traduira au choix (!*) par:
  • la baisse du nombre et de la qualité des services et investissements de proximité ;
  • la hausse des impôts fonciers ;
  • l’augmentation des tarifs des services publics locaux ;
  • la multiplication des D.S.P. et Concessions dont on sait à Nîmes que le rapport qualité/prix n’est pas fameux (cantine scolaire, eau, assainissement, tauromachie,…);
  • la création d’une taxe additionnelle pour la Communauté d’Agglomération.
Qui payera la facture?

Si le scénario imaginé par le gouvernement se met en place, un foyer nîmois qui paye 911€ de Taxe d’Habitation, (pour un appartement loué de 68m2) , verra celle-ci à 1084€ soit une hausse de 173,09€.

(!*) Et qui choisira? La GeT prend le pari que ce choix multiple n'est pas exclusif ET qu'on ne demandera pas leur avis aux nîmois-e-s!

La réforme des collectivités territoriales: un fric-frac institutionnel!

Le 19 novembre, à la Grande Bourse à Nîmes, La GeT a invité Paul Alliès, professeur de Science Politique pour un diagnostic sur la réforme des Collectivités territoriales (CT).

Sans appel, Paul Alliès qui a pointé 3 aspects de cette réforme nous a dit "cette réforme remet en cause la nature de la République!"

1-l'aspect électoral comporte 4 motifs d'inconstitutionnalité (scrutin à 1 tour, remise en cause de la parité, assemblées formées d'élus minoritaires et remise en cause de la libre administration des CT) est fait pour avantager l'UMP.

2-l'aspect territorial est accompagné d'une reprise en main des territoires par l'Etat : la régionalisation proposée est bâtarde; elle est l'occasion d'une cantonalisation des régions et la spécialisation des compétences n'est là que pour limiter les dépenses au point que l'obligation pour toute CT qui voudra entreprendre un investissement de le payer à 50% pénalisera lourdement les petites CT .

3-l'aspect fiscal fait de l'Etat qui supprime la TP, institue une Contribution Economique Territoriale (CET) en fixant un barème national l'architecte de la fiscalité; il dépossède ainsi les CT de leur autonomie en matière fiscale. (*)

Pour faire une économie de 0,02 % du budget des CT (la part "consommée" par les élus dont beaucoup sont bénévoles) avec cette réforme les petites communes, les Départements et les ménages perdront beaucoup!

Le débat qui a suivi a posé le diagnostique suivant :
  • La politique menée par la droite est une politique de classe qui détruit les contre pouvoirs et la génétique de la République;
  • N.Sarkozy est le produit d'un système qu'il faut combattre de toutes les façons possibles, le présidentialisme, celui de la Constitution qu'il pousse à outrance
  • La gauche doit poser la question de la démocratie politique pour reprendre la main.
(*) le volet nîmois est traité dans le post suivant

vendredi 4 décembre 2009

Nous exigeons la suppression du ministère de l'identité nationale et de l'immigration

Voici l'appel de chercheurs publié aujourd'hui par Libération pour la suppression de ce ministère qui met en danger la démocratie.
La GeT s'y associe! Signez-le ici

«Promesse électorale de Nicolas Sarkozy, la création d’un ministère chargé de l’Immigration et de "l’Identité nationale" a introduit dans notre pays un risque d’enfermement identitaire et d’exclusion dont on mesure, chaque jour depuis deux ans et demi, la profonde gravité. Très officiellement, des mots ont été introduits sur la scène publique, qui désignent et stigmatisent l’étranger - et par ricochet, quiconque a l’air étranger. Réfugiés et migrants, notamment originaires de Méditerranée et d’Afrique, et leurs descendants, sont séparés d’un «nous» national pas seulement imaginaire puisque ses frontières se redessinent sur les plans matériel, administratif et idéologique.

«Qu’a fait naître ce ministère? De nouveaux objectifs d’expulsion d’étrangers (27 000 par an), des rafles de sans-papiers, l’enfermement d’enfants dans des centres de rétention, le délit de solidarité, l’expulsion des exilés vers certains pays en guerre au mépris du droit d’asile, la multiplication des contrôles d’identité au faciès, enfin la naturalisation à la carte, préfecture par préfecture, qui rompt avec le principe d’égalité…

«Dans cette fissure de la République se sont engouffrés nos dirigeants. Par des propos inadmissibles dans une démocratie, banalisés et désormais quotidiens, ils légitiment tous les comportements et les paroles de rejet, de violence, et de repli sur soi. Nous ne sommes pas ici face à des "dérapages" individuels. En réalité, ces propos sont la conséquence logique d’une politique que le gouvernement souhaite encore amplifier sous le couvert d’un "débat" sur l’identité nationale. Nous sommes ainsi appelés à devenir coauteurs et coresponsables du contrôle identitaire sur la France.

«La circulaire ministérielle adressée aux préfectures pour encadrer le débat lance une interrogation : "Pourquoi la question de l’identité nationale génère-t-elle un malaise chez certains intellectuels, sociologues ou historiens ?" La réponse est simple. Nous ne pouvons pas accepter que le regard inquisiteur d’un pouvoir identitaire puisse planer, en s’autorisant de nous, sur la vie et les gestes de chacun.

«C’est pourquoi il est temps aujourd’hui de réaffirmer publiquement, contre ce rapt nationaliste de l’idée de nation, les idéaux universalistes qui sont au fondement de notre République.

«Nous appelons donc les habitants, les associations, les partis et les candidats aux futures élections à exiger avec nous la suppression de ce "ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration", car il met en danger la démocratie.»

Signataires: Michel Agier (anthropologue, EHESS et IRD), Etienne Balibar (philosophe, université Paris-X et university of California), Marie-Claude Blanc-Chaléard (historienne, université Paris-X) Luc Boltanski (sociologue, EHESS), Marcel Detienne (historien, EPHE et université Johns Hopkins), Eric Fassin (sociologue, ENS), Michel Feher (philosophe, Paris), Françoise Héritier (anthropologue, Collège de France), Daniel Kunth (astrophysicien, CNRS), Laurent Mucchielli (sociologue, CNRS), Pap Ndiaye (historien, EHESS), Gérard Noiriel (historien, EHESS), Mathieu Potte-Bonneville (philosophe, Collège international de philosophie), Richard Rechtman (psychiatre, Institut Marcel Rivière, CHS la Verrière) Serge Slama (juriste, université d’Evry), Emmanuel Terray (anthropologue, EHESS), Tzvetan Todorov (historien, CNRS), Paul Virilio (urbaniste, Ecole spéciale d’architecture de Paris), Sophie Wahnich (historienne, CNRS), Patrick Weil (historien, CNRS).

mardi 1 décembre 2009

Association pour l'émergence d'un projet commun ...

En Mars 2007, le tandem Fournier-Roustan lançaient l'association pour l'émergence d'un projet commun des agglomérations de Nîmes et d'Ales.

La saga de ce "mirifique projet" est retracée sur le site de Nîmes Métropole, une jolie page qui figurera certainement dans les mémoires des 2 papas! Et JP. Fournier peut se prévaloir d'avoir anticipé cette démarche de métropolisation dont il nous dit que "l’intérêt de ce rapprochement se trouve aujourd’hui renforcé par le débat sur la réforme des collectivités territoriales".

Mais au fond, sur quoi repose cette logique imposée aux territoires pour les faire entrer dans le mouvement de la métropolisation, voulu par la réforme des collectivités territoriales actuellement en débat mais dores et déjà engagée au niveau régional, national ou même international?

En fait, la majorité des projets s'organisent, actuellement, autour d'une logique dite « d'attractivité » du territoire ; compétitivité et développement spécialisé par grands secteurs économiques en sont le coeur et le moteur.

Du coup, le rapprochement des agglos de Nîmes et d'Alès pose plusieurs type de questions:

  • Où est le projet dont aurait dû se doter l'agglomération nîmoise? véritable projet concerté avec l'ensemble des différentes communes qui la constitue, ainsi qu'avec les associations et les acteurs socio-économiques intéressées pour y participer?

La GeT constate qu'il est difficile d'identifier le projet de Nîmes Métropole dans sa globalité et qu'il serait urgent de résoudre l'opacité de la gouvernance en cours plutôt que d’éloigner toujours plus les décisions des citoyens.

  • Qu'en est-il de plus, de l'émergence d'un projet commun entre deux agglomérations, au milieu desquelles vivent déjà des intercommunalités qui semblent ne pas vouloir être absorbées aussi vite que ne le souhaiterait le tandem Fournier-Roustan?
Nous entendons les communes qui refusent d’intégrer les agglomérations, telles que Vézénobres récemment ou la communauté de communes « autour d’Anduze », et comprenons leur insoumission, malgré les pressions.

Alors, s'il est nécessaire d'engager des aménagements pour la croissance démographique annoncée et la croissance économique souhaitée, nous voulons faire valoir avant toute chose les besoins sociaux et les enjeux écologiques actuels qui appellent des réponses politiques concrètes, largement dégagées des seules logiques de profits et de concurrence.