Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

lundi 31 mai 2010

La modernité à reculons !

La réforme des collectivités territoriales chemine à l'Assemblée Nationale. Ci-dessous quelques nouveautés incompréhensibles voire franchement régressives.

Cumul des mandats

Si rien ne change d'ici 2014 (*), il faudra pousser les murs de l'Hôtel de Région en Languedoc Roussillon ... ou en construire un autre!

Dans l' hémicycle où siègent actuellement 77 élus, en 2014, il faudra loger 164 conseillers territoriaux qui seront à la fois des conseillers régionaux ET des conseillers généraux.

La répartition départementale sera la suivante : Aude 26 ; Gard 38; Hérault 55; Lozère 15; PO 30.

Soit pour les futurs conseils généraux: 9 conseillers en moins dans l'Aude; 8 conseillers en moins dans le Gard; 6 conseillers territoriaux de plus dans l'Hérault; 10 conseillers en moins en Lozère et 1 conseiller de moins dans les PO. Pour en arriver là, il y aura redécoupage des cantons, Marleix aux ciseaux.

Quelles économies?
  • ces chiffres comparés à ceux des autres départements montrent l'absence de lien entre la population départementale ou régionale et le nombre de conseillers; ainsi, la région Nord-Pas de Calais plus peuplée que le LR aura 136 conseillers territoriaux.
  • on parlait d'une diminution de moitié du nombre d'élus régionaux et cantonaux mais au final, la diminution n'est que de 39% ...

Où est passée la parité des élu-e-s des Conseils Régionaux ?

Comme les conseillers territoriaux seront élus au scrutin majoritaire uninominal à 2 tours, on peut s'attendre à ce qu'il y ait surtout des hommes élus: ils se présentent en général comme titulaires laissant à une femme la place de suppléante. Mais le gouvernement ayant la volonté de promouvoir la parité (!) a obtenu qu'à chaque fois qu'un titulaire démissionnera sa suppléante "montera" .
Question, (façon quadrature du cercle) : comment s'y prendra-t-on , pour obtenir qu'il y ait 82 femmes sur 164 élus ... si elles sont toutes suppléantes?

On a évité pire !
Comme le 2° tour des élections n'est pas favorable à la droite elle avait d'abord imaginé de le faire disparaître; (ambiance!) puis, il s'est agi pour l'UMP de faire disparaître les triangulaires en calquant le scrutin territorial sur celui de la présidentielle....Non, ce sera seulement plus difficile de se maintenir au 2° tour puisqu'au lieu des 10% de l'actuel scrutin cantonal, il faudra, comme aux législatives, 12,5% des inscrits.

Dire qu'en 2007, on avait essayé de nous faire croire qu'avec N.Sarkozy, la France entrait dans la modernité !!!!

(*) On espère un big bang politique en 2012 !

vendredi 28 mai 2010

Qui a dit "démocratie locale" ?

Deux dossiers qui donnent lieu à des investissements lourds et impactent directement la vie des habitants de Nîmes Métropole , le TCSP(*) et le SPANC(**), sont révélateurs du peu d' écoute des élus vis à vis des citoyens et de leur obstination.

(*) Après la "concertation" sur le Transport Collectif en Site Propre (TCSP) , l'enquête publique est ouverte dans les locaux de l'agglo. depuis le 17 mai et jusqu'au 18 juin 2010, (horaires et précisions ici ). Le tracé de la ligne 1, Nord-Sud, dont nous avions déjà souligné les aberrations, n'a pas été modifié: cette ligne ne passera pas par la gare ! qu'il y ait plus ou moins de dessertes de la Ville (TER, TGV...), peu importe ! Les voyageurs devront trimballer leurs bagages à pied pour accéder à la gare depuis la place Montcalm ou le boulevard Courbet!
L'Aspic (Association pour la sécurité et l'intercommunicabilité des quartiers) qui déplore de ne pas avoir été entendue par les élus de Nîmes Métropole, s'est tournée vers le Conseil Régional et le Conseil Général pour une harmonisation des politiques de transports...

On se prend à rêver qu'à pied, à cheval ou à vélo (!) , le "bon sens" finisse par atteindre la région nîmoise et que les transports en commun soient l'objet d'une politique concertée avant que trop de fonds publics n'aient été dépensés en vain !

(**) Concernant le Service Public de l'Assainissement Non Collectif (SPANC), la coordination, soutenue par les habitants et les comités des quartiers concernés, a pris à bras le corps ce dossier, au point de servir de ressources aux services de l'agglo et de la Saur aussi bien dans la phase de diagnostic que dans la mise en oeuvre des solutions. Elle s'insurge aujourd'hui dans une lettre rendue publique contre "les retards accumulés, l'absence de transparence, l'inaction même de l'Agglomération" qui " rendent plus difficile pour nos concitoyens la mise en conformité avec la réglementation."

Le plus fort c'est que le Président de Nîmes Métropole est par ailleurs parlementaire ; à ce titre, il devrait s'attacher à faciliter l'application des lois et réglements de la République!

A quand la mise en oeuvre d'une autre conception de la politique dans l'agglomération de Nîmes, soucieuse d'une démocratie locale en acte?

jeudi 27 mai 2010

L'etat pénitence !

Toujours la même méthode: ouvrir plusieurs fronts à la fois pour mettre le pays à genoux. Gribouille profite de tout: après avoir invoqué la "réforme", c'est la crise qui devient l'opportunité pour sabrer dans la protection sociale .

Depuis le début du mois de Mai, attaques simultanées sur les dépenses publiques (3 jours à se demander si c'est rigueur ou austérité mais 3 ans de purge assurés !), sur les retraites (repousser l'age légal diminuera les pensions) et pour faire "bon poids" la réforme des collectivités territoriales en débat à l'Assemblée nationale qui ébranlera les repères de proximité qui fonctionnent encore.

Suffira-t-il de dire aux jeunes qui arrivent aujourd'hui sur le marché du travail pour y trouver chômage, précarité, maigres salaires... "comme vous vivrez plus longtemps, va falloir travailler plus longtemps" pour qu'ils se satisfassent de leur sort?

Soit on les prend pour des benêts, soit ils se révolteront...


jeudi 20 mai 2010

C'est la fête, je fais ce qu'il me plait...

Sur un air bien connu, pour la féria, c'est à la Bodega RESF qu'il faut aller !

Vendredi 21 et Samedi 22 mai, toutes et tous à la Placette

avec fanfares et amitié Sans Frontières.

bodegaresf2010-2[1]

samedi 1 mai 2010

La retraite, une affaire de jeunes !

"Le gouvernement ne peut aborder le débat sur les retraites sans l’avis des générations directement concernées par cet enjeu social majeur : les jeunes d’aujourd’hui !"
19 organisations, UNEF, UNL, FIDL, Sud Etudiant, LMDE, CGT, FSU, UEC, Attac Campus, JOC, Génération Précaire, MJS, MJCF, Jeunes Verts, JRG, Réseau jeunes du PG, NPA, Gauche Unitaire Jeunes, Branche jeune d’AL , dans un texte à lire et à signer ICI , se sont emparées du sujet majeur qui les concerne : le système des retraites.

Solidaires, ils se prononcent pour le droit à une retraite à 60 ans financée par répartition; Réalistes, ils demandent l'intégration des études, stages et "périodes d'inactivité forcée" dans le calcul des retraites.

Les jeunes subissent une situation du travail qui leur est particulièrement hostile; pourquoi , aujourd'hui, accepteraient-ils d'être pénalisés "tout au long de leur vie"?
Ils entrent tardivement sur le marché de l'emploi, doivent se préparer à des périodes de chômage, de reconversions multiples... et il faudrait qu'ils acceptent de voir reporter "aux calendes grecques" le moment où ils pourront prendre leur retraite , et encore dans des conditions profondément dégradées!


mercredi 7 avril 2010

Auditer la politique d'immigration

A l'occasion de la sortie du Tome 2 de "Cette France-là", les parlementaires dont les noms suivent ont décidé de former une commission pour faire un audit de la politique d'immigration menée par le Ministère de l'Immigration et de l'identité nationale , le Mini:

Martine Billard, députée Parti de gauche de Paris ; Sandrine Mazetier, députée PS de Paris ; Noël Mamère, député Verts de Gironde ; George Pau-Langevin, députée PS de Paris ; Serge Blisko, député PS de Paris ; Daniel Goldberg, député PS de Seine-Saint-Denis ; Richard Yung, sénateur PS des Français de l'étranger ; Bariza Khiari, sénatrice PS de Paris ; Eliane Assassi, sénatrice PC de Seine-Saint-Denis ; Patrick Braouezec, député PC de Seine-Saint-Denis ; Eva Joly, députée européenne Europe Ecologie ; Hélène Flautre, députée européenne Europe Ecologie; Jean-Luc Benhamias, député européen MoDem; Etienne Pinte, député UMP des Yvelines ; Françoise Hostalier, députée UMP du Nord.

Pour prendre "au mot" N.Sarkozy et son gouvernement qui prétendent que "tout est évaluable", sans que pour autant accepter de mettre au jour toutes les données, les parlementaires auditionneront, en mai, des responsables politiques, des patrons, des syndicalistes, des militants associatifs pour évaluer l'efficacité des politiques mises en place par le Mini.

La démarche, guidée par des membres de l'association "Cette France-là" a fait l'objet d'une tribune parue dans Le Monde du 31 mars: ils suggéraient d''élargir le débat sur des présupposés qui sont à questionner :
"Est-il vrai que la France, et plus généralement l'Europe, s'exposent à accueillir toute la misère du monde si elles relâchent leur politique actuelle de maîtrise des flux migratoires ? Est-il vrai que les immigrés coûtent cher à la France - soit parce qu'ils pèsent sur le budget de l'Etat, soit parce qu'ils affectent négativement l'emploi et les salaires ? Est-il vrai, comme le gouvernement l'affirme, que l'intransigeance à l'encontre des sans-papiers favorise l'intégration des migrants en situation régulière et la lutte contre les discriminations raciales ?"

Les chiffres peuvent aider à démonter le ressort électoraliste qu'est pour la droite la xénophobie d'Etat mais restera à la gauche de dire comment tenir compte de ce qui n'est pas chiffrable: quelle place, dans une politique d'immigration, pour ces hommes et ces femmes qui dans un contexte d'extrême pauvreté, de guerre, risquent et risqueront leur vie pour sauver leurs enfants ou tenter l'aventure là où ils pensent trouver travail et liberté ?





jeudi 1 avril 2010

Frénétiquement sécuritaire

N.Sarkozy et son gouvernement avaient anticipé la perte des élections régionales; comme preuve, la rapidité avec laquelle le remaniement ministériel qui a suivi a été mené !

Vite fait, et rien ou presque rien n'a changé: en un lot, on a balayé, à la fois, Xavier Darcos et la taxe carbone.

Et puis, on reprend "la politique", précisément là où on l'avait laissée: au durcissement de la législation sur l'immigration; mais là, on met toujours plus de zèle.

Mercredi 31 mars, le conseil des ministres approuve un nouveau projet de loi qui va durcir encore une fois le code des étrangers .

Il n'y avait, semble-t-il, RIEN de plus URGENT à faire !

Ci-dessous le communiqué que signe le RESF 30, commun à l'Anafé, la Cimade, le Syndicat de la Magistrature, le Secours Catholique, le Gisti

Projet de loi sur l'immigration : Des étrangers décidément indésirables
Sous couvert de conformer le droit français des étrangers à trois directives européennes, le gouvernement a adopté le 31 mars 2010 un nouveau « projet de loi relatif à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité » (le sixième depuis 2002).
Derrière la technicité du texte se cachent des dispositions qui portent une atteinte grave aux droits des migrants.Du seul fait de leur arrivée, les étrangers dépourvus de documents, même demandeurs d'asile, se trouveront ipso facto en zone d'attente, c'est-à-dire enfermés et privés de l'essentiel de leurs droits.
La création de l'« interdiction de retour », qui pourra frapper tout étranger en situation irrégulière, institue un véritable bannissement des territoires français et européen. Conjoints de Français, travailleurs, résidents en France depuis de longues années y seront exposés.
En portant la durée de la rétention à 45 jours, en repoussant l'intervention du juge des libertés, en réduisant son pouvoir de contrôle, le gouvernement banalise l'enfermement des étrangers et organise l'impunité de l'administration.
De multiples obstacles réduisent le droit d'asile à une peau de chagrin. De plus en plus de persécutés en quête de la protection de la France verront leur demande examinée de manière expéditive.
Ainsi, avec ce projet, le gouvernement tourne-t-il le dos à la devise de la République..."

Pour "suivre" de près la politique menée par N.Sarkozy via le Ministère de l'Immigration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, l'association Cette France-là mène un travail de fond et s'interroge sur la nature de la "rupture" voulue en matière d'immigration par le locataire de l'Elysée. Un état des lieux annuel évaluera ainsi le quinquennat; le volume 2 sortira en librairie le 8 avril 2010.

lundi 29 mars 2010

Abstention, quand tu nous tiens !

La Région Languedoc Roussillon s'est singularisée durant la campagne des élections régionales qui vient de s'achever: pendant plusieurs semaines, elle a été comme plongée dans une attraction de fêtes foraines que sont les miroirs déformants: le traitement médiatique a déformé voire empêcher le débat aussi bien sur le bilan de l'équipe sortante que sur les projets proposés aux électeurs. Dans un contexte d'où la rationalité a été éjectée, on a trop souvent confondu politique et star système.

Après coup, une question se pose: cette Région, où l'émiettement du champ politique est si prononcé qu'il y avait des listes dissidentes dans toutes les familles politiques, a-t-elle eu un comportement électoral spécifique ?

Sur certains aspects, la réponse est "Non" !

Comme dans le reste de la France, l'abstention y a été forte, particulièrement dans les quartiers populaires et la droite sanctionnée; comme dans plusieurs régions, le FN réapparait, au-dessus de son score des régionales 2004.

A Nîmes et dans l'agglo, l'abstention apparait comme la "grande gagnante" de ces élections; et même si elle diminue au 2° tour, (3,6% de plus de votants à Nîmes), elle atteint un sommet dans le 6° canton nîmois avec près de 63% . Celles et ceux qui se sentent oubliés ne vont pas voter !

Jean-Marie Marconnot (Midi Libre 17/03/2010) donne une clé de lecture: à Nîmes où les femmes sont majoritaires (53% de la population), "leur vote est décisif. Si leur pouvoir d'achat baisse, elles le ressentent directement" et il ajoute "Nîmes est une ville qui s'appauvrit...La Droite fait de grands travaux mais oublie de gérer la ville, les logements sociaux, s'enlise dans les affaire juridiques et la gauche se déchire".
Ajoutons qu'à Nîmes, la campagne des régionales a été zappée par la droite qui a démarré les cantonales avec ... un an d'avance !

Résultat de cette atonie de la droite: l'électorat d'extrême droite qui avait voté N.Sarkozy en 2007, a repris son autonomie; à noter une fois encore la porosité entre l'UMP et le FN .

Le retour du FN s'est fait en 2 étapes: le 1° tour lui a permis de passer la barre des 10% et le 2° tour a amplifié ce mouvement; il faut remarquer que
  • les sondages n'avaient rien signalé de ce mouvement; le sondage Ifop pour Midi Libre, paru le 18 mars, minimisait le vote FN dans la Région, le plaçant à 14% alors qu'il a atteint 19,38%; au delà de la marge d'incertitude du sondage.
  • et alors qu'en général le FN voit ses scores se tasser entre le 1° et le 2° tour, à Nîmes, il prend pratiquement 7 points entre les 2 tours alors qu'il y a 3,6 % de votants supplémentaires; c'est dire que le FN a réussi à mobiliser son électorat entre les 2 tours mais aussi que le vote FN est apparu, au 2° tour, comme le vote utile pour contester "au mieux" la politique de N. Sarkozy.
Autre similitude, apparente celle-là, avec le reste de la France: le Languedoc Roussillon a, comme beaucoup de régions de France, réélu le président sortant... Et pourtant, cela s'est fait ici, en contestant les partis politiques, faisant apparaître des dissensions fortes entre volontés locales et appareils politiques nationaux.

En France, aujourd'hui, particulièrement dans la perspective de la réforme des collectivités territoriales telle qu'elle est voulue par N.Sarkozy, la question se pose de savoir quel est le type d'organisation politique le plus pertinent pour le 21° siècle. Plusieurs réponses sont possibles, associant de façon différente plusieurs formations ou partis politiques (rassemblements fédération, front unique...) et qui , selon qu'on est à droite ou à gauche, ne sont pas forcément les mêmes.

Mais, la réponse qui se passe de tout corps intermédiaire entre un homme providentiel et le peuple, est un schéma populiste, qui a pour particularité de s'accommoder de n'importe quelle idéologie puisqu'il s'agit avant tout de faire avancer la "vision" et les intérêts d'un seul individu.

Sur quel chemin se trouve l'actuel président de la Région quand, mettant en oeuvre une idée de son prédécesseur marqué par sa connivence avec l'extrême droite, il invite tous les élus du Conseil Régional, sans considération d'appartenance, divers gauche, UMP et FN, à faire partie de la commission permanente ?






lundi 22 mars 2010

Le vote sanction et ses corollaires

Avec les régionales de 2010, dans la quasi totalité du pays, c'est le désaveu de la politique menée par N.Sarkozy qui est éclatant!

C'est le premier enseignement du scrutin d'hier. Ce rejet de la politique de N.Sarkozy se lit à la fois dans une abstention forte, dans le reflux des voix que fait la droite qui ne mobilise pas son électorat et dans la poussée de l'électorat du FN qui, momentanément séduit par N.Sarkozy en 2007, revient sur le devant de la scène sur ses terres de prédilection.
Le Gard et Nîmes en font partie; nous reviendrons sur ces points ultérieurement.

Deuxième enseignement: il y a eu, presque partout en France, une vague de gauche qui si elle donne de l'espoir, donne à la gauche un devoir à ne pas manquer: celui de faire vivre cette gauche au delà du printemps 2010 et pas seulement dans les exécutifs des régions !

Voilà maintenant, que le plus dur reste à faire, surtout si on se souvient qu'en 2004 déjà, la gauche unie avait remporté 20 régions sur 22 !

Sur quel modèle peut-on espérer faire fructifier la victoire du 21 mars 2010 pour la projeter en 2012? Multipartisme ou bipartisme ? modèle parlementaire ou homme providentiel ?

Explications
  • Au soir du 1° tour, au niveau national et au niveau local, le PS a mené des négociations avec Europe Ecologie et avec le Front de gauche pour signer dans la plupart des Régions des accords programmatiques et des accords de gestion en vue du 2° tour, en recherchant un équilibre ; ces accords ont porté leur fruits, hier. Quelles conditions doivent être remplies pour prolonger, au delà des régionales, la volonté de plusieurs partis politiques de gauche d'élaborer un programme et une stratégie qui, le moment venu, puisse convaincre une majorité d'électeurs que la gauche est qualifiée pour gouverner la France ? Si le chemin était trouvé, en tenant compte du multipartisme inscrit dans l'histoire de la gauche française, il permettrait de requalifier un système politique de type parlementaire voire de tourner la page du présidentialisme de la 5° république qui favorise la droite.
  • En Languedoc Roussillon, Georges Frêche qui sort vainqueur de l'élection régionale, affirme qu'un modèle qui ménagerait les partis politiques actuels est dépassé puisqu'ils sont, dit-il, "des étoiles mortes"; pour lui, qui veut transformer la région en un "laboratoire pour la gauche", l'avenir de la gauche passe par la création d'un "parti démocrate américain qui réunirait tout le monde, extrême gauche si elle veut, PS, PC et même le Modem. Y' en a marre des oukases" (cité dans Midi Libre du 22 mars 2010, p.2 cahier 2). Sauf à croire que la parti démocrate américain est un parti de gauche (*) au sens où nous l'entendons en Europe, en gros, si on comprend bien, il faudrait faire à gauche ce que la droite à fait avec N. Sarkozy et l'UMP et sans doute aussi un petit tour d'ouverture...
Reconnaissons toutefois que si N.Sarkozy a "théorisé l'ouverture" , il ne l'a pas inventée; d'autre avant lui s'y sont essayé mais la politique était, alors, moins médiatique et plus claire qu'aujourd'hui!

(*) On peut, au mieux, affirmer avec certitude qu'il est moins à droite que le Parti Républicain !


mardi 16 mars 2010

Chacun se déterminera en conscience

Sorties au 1° tour de l'échiquier des élections régionales , les familles de gauche en Languedoc Roussillon revivent un drame similaire à celui que la France a vécu en 2002 mais cette fois à un échelon régional, alors que la situation dans les autres régions de France permet de contextualiser l'échec.

Même déception, même goût amer et même colère aussi; mais chapeau à celles et ceux qui contre la marée médiatique souvent nauséeuse ont su maintenir le cap, le cap à gauche: parler au fond, faire des propositions qui puissent répondre à la désespérance des habitant-e-s de cette région.

S'il faut revenir sur l'abstention, sur le vote extrême droite, on ne peut pas taire le culte de la personnalité véhiculé par des candidats qui se déclarant "divers gauche", n'ont d'autre objectif que de mettre la gauche au tapis. Elles ont bon dos , n'est ce pas, la diversité et la gauche pour se faire la cerise électorale .... en jouant des media qui y trouvent le sensationnel qui fait vendre...

Ce qui est certain aujourd'hui, à la lueur des chiffres du 1° tour, c'est que dans la triangulaire qui aura lieu le 21 mars,
  1. il n'y a pas de liste de gauche en lice parce que, redisons-le, le populisme n'est pas de gauche,
  2. la région ne sera gagnée ni par la droite ni par l'extrême droite.
Vouloir se donner "bonne conscience" est contre productif en politique !

Comme nous ne sommes pas des poissons rouges à la mémoire éphémère, il est bon de rappeler qu'en 2002, J.Chirac ayant été élu avec 82% des suffrages, s'était prévalu de ce bon score pour donner un coup de barre à droite.

Nous adressant ici à des électeurs de gauche, qui par leur vote du 1° tour ont déjà fait un choix de convictions, en évitant de mélanger leurs voix à celles de la droite, quitte à ne pas être au 2° tour, il est impensable de leur suggérer autre chose que de se déterminer en fonction de leur conscience politique; ils sauront trouver le chemin qui fera avancer le processus de clarification politique engagé en Languedoc Roussillon le 14 mars.

jeudi 11 mars 2010

Le trou noir du Languedoc Roussillon

Aujourd'hui, un entretien exclusif de Georges Frèche dans La Marseillaise: C'est Lui qui le dit, Lui-Même "Je vise 85% des voix de gauche et 40% de l'UMP".

Ce score serait le fruit
  1. de sa rupture avec les appareils politiques, rupture que le citoyen aurait aujourd'hui l'intelligence politique d'apprécier;
  2. de l'explosion médiatique qui rend le dit citoyen indépendant de toute idéologie;
  3. d'une division du travail politique : à Gayssot, le travail à gauche pendant que Lui-Même fait le reste.
Avant de voter, Dimanche 14 mars, La GeT vous invite à lire cet entretien !
  1. Où on apprend que ceux qui sont habituellement traités de "c.." seraient devenus, veille d'élection, intelligents;
  2. Où on apprend que les média lessivent les cerveaux;
  3. Où on apprend que en Languedoc Roussillon, si vous votez pour Lui-Même vous ne saurez plus, mais plus du tout où vous habitez: ni à gauche, ni à droite ... un peu comme N.Sarkozy , soi-même, essaye de nous le raconter depuis 2007 !
C'est donc dans notre Région que le 1° trou noir (a)politique aura été inventé: si vous tombez dedans, vous disparaîtrez dans une bouillie informe qui veut tout attraper... et Lui-Même, à l'entrée, se sera chargé d'achever le lavage de cerveau !

Alors, La GeT qui, depuis sa création, invite à la nécessaire repolitisation du débat public, vous invite à rester "sur notre terre qui est parfois si jolie" : votez A GAUCHE, vous ne vous tromperez pas!

mardi 9 février 2010

Communiqué du collectif pour la suppression du ministère de l'identité nationale

Après le séminaire gouvernemental qui a enterré le débat-Besson sur l'identité nationale, les universitaires et chercheurs qui ont appelé à la suppression du Mini communiquent

8 février 2010
Le « grand débat » sur l’identité nationale s’achève enfin. Pour avoir d’emblée dénoncé les dangers inhérents à sa logique identitaire, qui n’est autre que la traduction idéologique de la politique d’immigration menée par ce gouvernement, nous ne pouvons prétendre être déçus : le débat aura malheureusement été à la hauteur exacte de nos attentes. Les « dérapages » verbaux n’en sont pas. Ils ne font qu’expliciter crûment la logique implicite d’une politique définie au plus haut niveau de l’État. C’est ainsi que le président de la République opposait dans une tribune publiée dans Le Monde du 9 décembre « ceux qui arrivent » à « ceux qui accueillent », soit l’islam à la France « où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale ».
Chacun l’avait compris, ce débat n’en était pas un : aussi a-t-il été organisé dans les préfectures. C’était confondre délibérément la démocratie avec l’administration. Du moins la politique d’identité nationale aura-t-elle réussi à faire l’union nationale à ses dépens. La plupart de nos concitoyens se sont montrés plus éclairés que la majorité de nos dirigeants : on ne peut que se réjouir de cette conscience démocratique. Elle vient démentir la démagogie d’un gouvernement qui tentait d’opposer les intellectuels au peuple, en invitant les Français à s’interroger avec lui : « pourquoi la question de l’identité nationale génère-t-elle un malaise chez certains intellectuels, sociologues ou historiens ? »
Aujourd’hui, la réponse est claire : plus de 40 000 signatures sont rapidement venues appuyer notre appel pour la suppression du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, et ce sont déjà 30% des Français qui soutiennent cette démarche (d’après un sondage publié fin janvier).
Pourtant, le séminaire interministériel qui s’est tenu aujourd’hui propose, dans l’espoir de masquer l’échec de cette initiative, de lui donner un prolongement en créant une commission comprenant des historiens et des intellectuels pour « approfondir le débat ». Le travail des chercheurs n’a pas vocation à légitimer une politique illégitime. S’il est une leçon que nous retenons de l’histoire, c’est bien qu’on ne joue pas impunément avec les passions identitaires.
Nous refusons donc de collaborer avec une politique dangereuse pour ce pays, et nous invitons nos collègues à refuser comme nous d’apporter leur caution aux dérives actuelles. Nous continuons d’appeler à la suppression du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, qui donne une forme institutionnelle à cette régression démocratique.

http://www.pourlasuppressionduministeredelidentitenationale.org/l-appel


Premiers signataires de l’appel :
Michel Agier (anthropologue, EHESS et IRD), Etienne Balibar (philosophe, université Paris-X et University of California), Marie-Claude Blanc-Chaléard (historienne, université Paris-X), Luc Boltanski (sociologue, EHESS), Marcel Detienne (historien, EPHE et université Johns Hopkins), Eric Fassin (sociologue, ENS), Michel Feher (philosophe, Paris), Françoise Héritier (anthropologue, Collège de France), Daniel Kunth (astrophysicien, CNRS), Laurent Mucchielli (sociologue, CNRS), Pap Ndiaye (historien, EHESS), Gérard Noiriel (historien, EHESS), Mathieu Potte-Bonneville (philosophe, Collège international de philosophie), Richard Rechtman (psychiatre, Institut Marcel Rivière, CHS la Verrière), Serge Slama (juriste, université d’Evry), Emmanuel Terray (anthropologue, EHESS), Tzvetan Todorov (historien, CNRS), Paul Virilio (urbaniste, Ecole spéciale d’architecture de Paris), Sophie Wahnich (historienne, CNRS) et Patrick Weil (historien, CNRS)

JP. Fournier élève-t-il des poules aux oeufs d'or ?

Hier, 8 février, le conseil communautaire de Nîmes Métropole, consacré au DOB (Débat d'Orientation Budgétaire), a buté sur 2 énormes problèmes qui pèsent sur l'agglo : le TCSP et le budget de l'eau.

La GeT a soulevé ces questions dans 2 débats qu'elle a organisé en Janvier 2009 après la parution du rapport de la Chambre régionale des comptes puis Juin 2009 sur les finances de l'agglo avec notre invité Hervé Giély, maire de Redessan. Les comptes rendus sont sur ce blog dans la rubrique Débat Get.

Oui, il y a de gros nuages sur le budget transport !

puisque que le TCSP ayant longtemps été "une arlésienne", le versement transport (le VT) que les entreprises de plus de 10 salariés payent (pour le CHU Caremeau c'est 800 000 euros par an !) n'a pas été provisionné pour cette opération dans l'attente de sa réalisation ...

Du coup, pour la 1° ligne du TCSP, dont le tracé qui évite soigneusement la Gare de Nîmes est déjà à lui tout seul un vrai problème, il faut aussi pour la payer trouver 53 millions d'euros, pour 5 km d'un trajet qui très contesté dans sa pertinence.

Oui, le budget de l'eau divague !

La dette que la Ville de Nîmes avait vis à vis de la Saur a été transférée à l'agglo: 10 millions d'euros de passif en héritage! Le règlement de cette dette que le rapport de la Chambre régionale des comptes en Janvier dernier a mentionné, était encore récemment nié par l'agglo ; rien a payer disait l'élu en charge de ce dossier! Reconnaissant maintenant que la dette est due , le même affirme maintenant qu'il n'y aura pas d'incidence sur la facture de l'usager ...

Bizarre, bizarre la gestion de cette agglo !

Dans un contexte de crise, avec une réforme des collectivités territoriales plus qu'aventureuse, Nîmes Métropole va devoir prendre de nouvelles compétences et donc fournir de nouveaux services; mais ce transfert de compétences se fera sans augmentation de sa dotation globale de fonctionnement parce qu'il a été trop longtemps différé.

Alors avec Nîmes Métropole, il faut s'accrocher à l'absurde : on a pas plus d'argent mais on aura plus de services; on payera les dettes mais on n'aura pas moins d'argent ... Magie ou poules aux oeufs d'or?


dimanche 7 février 2010

Darcos X.XL, plus toxique que jamais !

Voici une illustration supplémentaire du cocktail politique insupportable dont le gouvernement de N.Sarkozy abreuve à jet continu la France: une forte dose d'idées d'extrême droite imprégnée par la politique du Medef ; rajouter 2 talonnettes et du cynisme à plus soif!

La GeT
relaye l'appel pour sauver la Médecine du Travail de l'entreprise de démolition de l'actuel Ministre du Travail, élève zélé de la sarkozie qui ne mollit pas depuis qu'il exerçait à l'Education Nationale; appel que vous pouvez lire ci-dessous et signer ici

Appel contre le projet Darcos de mise à mort de la médecine du travail

A l’heure de la sous déclaration massive des accidents du travail, de l’augmentation des maladies professionnelles et des suicides au travail (comme cela a été révélé à France Télécom) à l’heure de la hausse des accidents cardiaques et vasculaires liés au stress et à la souffrance au travail, à l’heure où dérivent les méthodes de management et leurs exigences dévorantes de productivité, faut-il affaiblir ou renforcer la médecine du travail ?
Après plus de vingt ans de dégradation continue de la santé au travail, nul ne nie qu’il y ait besoin d’une grande réforme pour la reconstruire. Mais les salariés, les syndicats, les professionnels des questions de santé au travail sont terriblement inquiétés par les orientations de la « réforme » annoncée de M. Darcos.
C’est un projet qui va dans le sens de celui du Medef auquel, pourtant, tous les syndicats de salariés se sont opposés unanimement en 2009. Il propose carrément de violer le cadre de responsabilité du médecin du travail pour qu’il serve de bouclier protecteur à celui des employeurs. Il est en contradiction de manière rédhibitoire avec les principes du Code de Déontologie médicale inscrits dans la Loi. Il projette d’organiser les prochains services de santé au travail (SST) en donnant total pouvoir au patronat : seront juges et parties ceux-là mêmes qui créent les risques.
Plus que jamais les médecins du travail et les autres acteurs des SST seront cantonnés dans des activités éloignées de la défense de la santé des travailleurs. Il s’agit de la mort de toute réelle prévention en santé au travail. Il s’agit de « démédicaliser » la seule spécialité dont l’objet est le lien entre la santé et le travail. Il s’agit de prendre prétexte de la pénurie (réversible) de médecins du travail en les remplaçant par des infirmiers alors que ceux-ci ne peuvent pas se substituer aux médecins et qu’ils n’ont pas de statut protégé. Il s’agit de transférer ces missions
aux directeurs des services interentreprises de santé au travail (SST) c’est-à-dire aux Conseils d’Administration composés majoritairement d’employeurs (2/3). Il s’agit de déposséder les «commissions de contrôle » de leurs prérogatives notamment en ce qui concerne le droit d’opposition à la mutation ou au licenciement des médecins du travail, alors qu’au contraire ce droit d’opposition devrait être étendu pour que tout « Intervenant en Prévention des Risques Professionnels » bénéficie d’un statut de « salarié protégé ». Comment une « prévention » peut-elle exister, sans entretien clinique régulier avec les salariés, en espaçant les visites tous
les 3 ans ? L’aptitude et l’inaptitude seraient définies du point de vue patronal : actuellement ces notions n’ont pas de définition légale, le médecin du travail les apprécie au cas par cas selon les risques pour la santé liés au poste de travail. Une nouvelle définition écrite dépendrait exclusivement de la capacité du salarié à effectuer la totalité des tâches prescrites : elle aurait
une « simplicité » radicale, binaire (apte ou inapte) et reviendrait à supprimer toute notion d’aménagement de poste et d’adaptation des tâches à l’homme.
Le Medef voulait aussi que le médecin-conseil puisse déclencher une procédure obligatoire de retour au travail pendant l’arrêt de travail. L’employeur serait libéré de ses obligations de reclassement dès la visite de reprise. Après cette visite unique, et dans un délai de 21 jours, le salarié déclaré inapte pourrait être licencié. Les voies de recours, aujourd’hui possibles auprès
de l’inspection du travail, seraient renvoyées à des dispositions non précisées. Le projet de X. Darcos reprend les mêmes intentions, très dangereuses pour les salariés victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Au contraire de tout cela, une véritable prévention en santé au travail est nécessaire et possible. L’indépendance professionnelle exige que les préventeurs soient à l’abri des pressions de ceux qui les paient. Avec le mode de production en flux tendu et la recherche effrénée de gain de productivité, les conditions de travail se dégradent partout, tous les secteurs sont « à risques », bureaux comme ateliers. Une authentique médecine de prévention, en adéquation avec les constats sur le terrain, peut tirer sa grande pertinence de l’entretien clinique régulier des salariés avec le médecin du travail. Il faut que la médecine du travail authentique et spécifique soit un véritable service public indépendant, avec les moyens nécessaires, la formation, les effectifs, et la prévention apparaîtra redoutablement efficace, progressive et finalement « économique » dans l’intérêt des salariés.
Que tous les acteurs de progrès refusent ensemble le projet Darcos de mise à mort de la médecine du travail POUR une authentique médecine du travail, indépendante, dans l’intérêt exclusif de la santé des salariés !
Collectif des médecins du travail de Bourg-en-Bresse : Docteurs Mireille Cellier, Odile Chapuis, Jacqueline Chauvin, Elisabeth Delpuech, Karyne Devantay, Yusuf Ghanty, Chantal Lafarge.

mercredi 20 janvier 2010

En finir avec l'Etat pénitence !

Parce qu"il est temps aujourd'hui de réaffirmer publiquement, contre ce rapt nationaliste de l'idée de nation, les idéaux universalistes qui sont au fondement de notre République."

Le 18 Janvier, à Nîmes, le collectif gardois (*) pour la suppression du Ministère de l'identité nationale et de l'immigration (le Mini) organisait un débat public:

" Un Ministère de l'identité nationale et de l'immigration:
pour quoi faire?
Enjeux et dérives d'une politique malfaisante"

Sans ministre, sans préfet une centaine de citoyen-ne-s sont venu-e-s, de leur plein gré, débattre de la politique élaborée par Sarkozy et son Mini.

Laurent Mucchielli (**), signataire de l'appel des 20 (***), a ouvert le débat en donnant 5 raisons pour lesquelles il appelait à la suppression de ce ministère:
  1. le débat sur l'identité nationale est une opération politicienne pour reléguer au second plan les thèmes socio-économiques et le recul de l'Etat-providence;
  2. la politique du Mini s'assoit sur les droits de l'Homme; la chasse à l'homme, femme, enfants, bébés, la rétention, les expulsions autant de dérives qui déshonorent la France;
  3. la parodie de débat, degré zéro de la réflexion, mené par les préfets qui suivent un questionnaire établi par le Mini, incite aux dérapages;
  4. l'aveuglement est total sur ce qu'est la société française: la France est un pays d'immigration; l'identité nationale fabriquée autour du blanc, catholique est un mythe. La laïcité protège l'exercice des religions hors de la sphère publique ne peut pas servir à la diabolisation de l'islam.
  5. les humains ont des identités multiples qu'aucun ministère ne peut policer ou trier pour opposer les "bons " aux "mauvais" français.
Le débat qui a suivi , sans concessions, a permis de revenir sur les façons qui ont fait et qui font que l'Etat providence laisse la place à l'Etat pénitence :

la question coloniale, la non- citoyenneté et le droit de vote des étrangers, la xénophobie d'Etat, le recul des solidarités, la ghettoïsation des quartiers, la responsabilité de la gauche qui a déçu, la régression des idéaux...mais aussi la politique du chiffre et l'immigration choisie .

Alors, quelles perspectives pour faire avancer l'idée de la suppression du Mini ? Lancer une campagne sur la citoyenneté fondée sur la résidence, promouvoir une politique alternative à la fermeture des frontières fondée sur la liberté de circulation pour tous ... et surtout obliger les organisations politiques à s'engager sur des propositions précises .

(*) Des gardois-e-s, la Ligue de Droits de l'Homme (Nîmes et Uzès), la Cimade, le Réseau Education Sans Frontière 30, l'APTI, la FASTI, l'OIP, Attac Nîmes, le Syndicat de la Magistrature, SUD Education, l'Union Syndicale de la Psychiatrie, l'Union Syndicale Solidaires 30, la FSU 30, "La Gauche en Tête", les "Socialistes pour l'Union", les Alternatifs, le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti de Gauche, le Parti Communiste, le Parti Socialiste, les Verts Europe Ecologie .

(**)
sociologue qui anime le site "Délinquance, justice et autres questions de société ".

(***) appel à signer ici; 36 500 signataires aujourd'hui.

jeudi 14 janvier 2010

Tous les débats ne se valent pas !

Hier, Mercredi 13 janvier, dès 17h30, une quarantaine de membres du collectif gardois "nous exigeons la suppression du Ministère de l'identité nationale et de l'immigration" étaient devant le centre Pablo Neruda où le Préfet du Gard avait convoqué, sur invitation, des notables, des associations, des syndicats et bien sûr le ban et l'arrière ban des élus de droite pour disserter de l'identité nationale.

Nous avons distribué un tract pour annoncer un vrai débat, ouvert à toutes et à tous, sans questions préalablement mouturées par un ministre ou un préfet; celui que nous tiendrons le 18 janvier avec Laurent Mucchielli, pour évaluer les nuisances et la perversité de la politique mise en oeuvre par le Mini (voir ci-contre).

Le débat préfectoral a-t-il attiré beaucoup de citoyens?

Des journalistes de FR3, ayant assisté au début du débat préfectoral, disent qu'il y avait 150 personnes en précisant qu'une centaine des participants étaient soit de droite ou d'extrême droite soit "en service commandé". A la 10° minute du JT, le reportage est ici

Et, en effet nous avons vu les dirigeants du FN nîmois et des militants "identitaires" ; nous avons reconnu les membres des cabinets et entourages UMPistes locaux, nous avons vu des élus de la droite nîmoise (le sénateur-maire, le 1° adjoint, le député local...et leur garde rapprochée...). De quoi étoffer le public !

Midi Libre, relatant aussi la rencontre, dit qu'il y avait près de 300 personnes au Théâtre Ligier. Qui croire?

Le COLLECTIF ne s'est pas mêlé aux participants...ce que préfet a regretté !


Allez foin des chicanes sur le nombre de participants, passons au fond:

Le débat préfectoral a-t-il été constructif ?

La teneur des échanges tel qu'ils sont relatés par Midi Libre n'est pas étonnante: le préfet en préambule a parlé d'un débat "indispensable" et le Maire de Nîmes lui a dit vouloir "construire un rêve en commun". Après quoi...des candidats aux élections régionales de la Ligue Midi et du FN ont utilisé la rencontre comme tribune politique !

A quoi bon aller plus loin: quelque chose est détraqué quand la République sert la soupe à l'extrême droite et le "rêve en commun" que JP Fournier veut construire commence a des airs de cauchemar.

Comment ne pas voir que ce débat est un leurre destiné à masquer l'inefficacité du gouvernement sur des sujets qui impactent directement la vie de celles et ceux qui vivent en France comme le chômage, la détérioration du système de santé et des services publics, le pouvoir d'achat ...?

Comment ne pas voir qu'une fois de plus le gouvernement instrumentalise la nation, l'immigration, la sécurité pour terroriser les électeurs afin qu'ils se réfugient dans son giron pour être "rassurés"? La stratégie de la peur sous toutes ses formes, les amalgames malsains et mensongers entre jeunes et délinquants, entre chômeurs et assistés, entre immigration et insécurité, le choc des civilisations et des religions dont on nourrit l'opinion publique de façon quasi quotidienne génèrent le repli sur soi puis la haine de l'autre et dressent les habitants les uns contre les autres au lieu de les rendre solidaires.


vendredi 8 janvier 2010

Quelle République? celle des citoyens ou celle des préfets

Ce matin, devant le Tribunal Administratif de Nîmes, les préfets du Gard, du Vaucluse et de Lozère poursuivaient 18 maires (dont 6 gardois) pour avoir pris, avec leurs conseils municipaux, des délibérations en vue d'organiser la votation du 3 octobre2009 sur le statut de La Poste.

La GeT était à l'audience, dans une salle pleine, pour soutenir ceux que les représentants de l'Etat accusent d'avoir versé dans l'illégalité en sortant de leurs compétences: en gros, on a entendu que le statut de La Poste ne concerne pas le pouvoir local (celui des communes) ... et que puisqu'il est d'ordre "national", les conseils municipaux n'ont pas à s'en mêler.

L'avocat des communes gardoises a plaidé qu'on ne pouvait pas interdire à des élus de consulter la population et que la démarche des conseils municipaux s'inscrivait dans l'exercice de la liberté d'expression des citoyens.
D'autant plus que, comme le maire de Domessargues l'a souligné, les préfets sont beaucoup moins regardant sur ce qui est d'ordre "national" quand on demande à une commune de "se payer" sur ses deniers une agence postale parce que le service public se retire!

Le jugement a été mis en délibéré par le Président du TA qui, disons-le, n'a pas paru convaincu par ces arguments.

Bien entendu, quand il se prononcera, le juge dira le Droit mais la question de la place laissée aux citoyens par les institutions de la V° République, reste entière; et on ne peut pas compter sur le pouvoir "national" actuel, lui qui pratique l'hyper-présidentialisme, pour qu'il en face une lecture "progressiste"!



jeudi 7 janvier 2010

Des chiffres (faute de Lettres...)

Période de soldes oblige, évaluons, évaluons ... il en restera toujours quelque chose !

Ainsi, au 1° janvier 2010, au moment où s'échangent des voeux de bonheur et de bonne santé :

Côté social,
  • le SMIC augmente de 0,5% sans coup de pouce gouvernemental, soit pour 35 heures hebdomadaires, 1 343,77 euros de salaire mensuel brut. En en un an, cela fait 1,7% d'augmentation et selon X.Darcos, l'augmentation représente "un gain net de pouvoir d'achat de + 1,3 %", sur la base d'une inflation annuelle qui a atteint 0,4 % en novembre.
  • le RSA lui, prend 1,2%, (d'un coup !) : 460,09 euros pour une personne sans enfant , 828,17 euros pour une personne seule avec deux enfants ou un couple avec un enfant...
Côté santé,
  • les mutuelles augmentent entre 3 et 5%, le forfait hospitalier de 2 euros et 110 médicaments ne seront remboursés qu'à 15%...;
  • oui mais, en résiliant les commandes de 50 millions de doses de vaccins "en trop" , et sans préjuger des contre parties obtenues par les labos pharmaceutiques = 350 millions d'économies;
Commentaire de F. Lefèbvre, porte parole de l'UMP, "Nous n'en avons pas trop fait ! ".



dimanche 3 janvier 2010

Meilleurs voeux 2010

"La Gauche en Tête"

souhaite que cette nouvelle année apporte généreusement joies, bonheurs et santé à chacun-e et plus collectivement, qu'elle soit celle de la construction d'un rassemblement des forces de gauche qui ouvre une perspective politique pour rompre avec la fatalité gestionnaire qui tend à régler nos vies.