Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

lundi 22 mars 2010

Le vote sanction et ses corollaires

Avec les régionales de 2010, dans la quasi totalité du pays, c'est le désaveu de la politique menée par N.Sarkozy qui est éclatant!

C'est le premier enseignement du scrutin d'hier. Ce rejet de la politique de N.Sarkozy se lit à la fois dans une abstention forte, dans le reflux des voix que fait la droite qui ne mobilise pas son électorat et dans la poussée de l'électorat du FN qui, momentanément séduit par N.Sarkozy en 2007, revient sur le devant de la scène sur ses terres de prédilection.
Le Gard et Nîmes en font partie; nous reviendrons sur ces points ultérieurement.

Deuxième enseignement: il y a eu, presque partout en France, une vague de gauche qui si elle donne de l'espoir, donne à la gauche un devoir à ne pas manquer: celui de faire vivre cette gauche au delà du printemps 2010 et pas seulement dans les exécutifs des régions !

Voilà maintenant, que le plus dur reste à faire, surtout si on se souvient qu'en 2004 déjà, la gauche unie avait remporté 20 régions sur 22 !

Sur quel modèle peut-on espérer faire fructifier la victoire du 21 mars 2010 pour la projeter en 2012? Multipartisme ou bipartisme ? modèle parlementaire ou homme providentiel ?

Explications
  • Au soir du 1° tour, au niveau national et au niveau local, le PS a mené des négociations avec Europe Ecologie et avec le Front de gauche pour signer dans la plupart des Régions des accords programmatiques et des accords de gestion en vue du 2° tour, en recherchant un équilibre ; ces accords ont porté leur fruits, hier. Quelles conditions doivent être remplies pour prolonger, au delà des régionales, la volonté de plusieurs partis politiques de gauche d'élaborer un programme et une stratégie qui, le moment venu, puisse convaincre une majorité d'électeurs que la gauche est qualifiée pour gouverner la France ? Si le chemin était trouvé, en tenant compte du multipartisme inscrit dans l'histoire de la gauche française, il permettrait de requalifier un système politique de type parlementaire voire de tourner la page du présidentialisme de la 5° république qui favorise la droite.
  • En Languedoc Roussillon, Georges Frêche qui sort vainqueur de l'élection régionale, affirme qu'un modèle qui ménagerait les partis politiques actuels est dépassé puisqu'ils sont, dit-il, "des étoiles mortes"; pour lui, qui veut transformer la région en un "laboratoire pour la gauche", l'avenir de la gauche passe par la création d'un "parti démocrate américain qui réunirait tout le monde, extrême gauche si elle veut, PS, PC et même le Modem. Y' en a marre des oukases" (cité dans Midi Libre du 22 mars 2010, p.2 cahier 2). Sauf à croire que la parti démocrate américain est un parti de gauche (*) au sens où nous l'entendons en Europe, en gros, si on comprend bien, il faudrait faire à gauche ce que la droite à fait avec N. Sarkozy et l'UMP et sans doute aussi un petit tour d'ouverture...
Reconnaissons toutefois que si N.Sarkozy a "théorisé l'ouverture" , il ne l'a pas inventée; d'autre avant lui s'y sont essayé mais la politique était, alors, moins médiatique et plus claire qu'aujourd'hui!

(*) On peut, au mieux, affirmer avec certitude qu'il est moins à droite que le Parti Républicain !


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