Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

jeudi 14 janvier 2010

Tous les débats ne se valent pas !

Hier, Mercredi 13 janvier, dès 17h30, une quarantaine de membres du collectif gardois "nous exigeons la suppression du Ministère de l'identité nationale et de l'immigration" étaient devant le centre Pablo Neruda où le Préfet du Gard avait convoqué, sur invitation, des notables, des associations, des syndicats et bien sûr le ban et l'arrière ban des élus de droite pour disserter de l'identité nationale.

Nous avons distribué un tract pour annoncer un vrai débat, ouvert à toutes et à tous, sans questions préalablement mouturées par un ministre ou un préfet; celui que nous tiendrons le 18 janvier avec Laurent Mucchielli, pour évaluer les nuisances et la perversité de la politique mise en oeuvre par le Mini (voir ci-contre).

Le débat préfectoral a-t-il attiré beaucoup de citoyens?

Des journalistes de FR3, ayant assisté au début du débat préfectoral, disent qu'il y avait 150 personnes en précisant qu'une centaine des participants étaient soit de droite ou d'extrême droite soit "en service commandé". A la 10° minute du JT, le reportage est ici

Et, en effet nous avons vu les dirigeants du FN nîmois et des militants "identitaires" ; nous avons reconnu les membres des cabinets et entourages UMPistes locaux, nous avons vu des élus de la droite nîmoise (le sénateur-maire, le 1° adjoint, le député local...et leur garde rapprochée...). De quoi étoffer le public !

Midi Libre, relatant aussi la rencontre, dit qu'il y avait près de 300 personnes au Théâtre Ligier. Qui croire?

Le COLLECTIF ne s'est pas mêlé aux participants...ce que préfet a regretté !


Allez foin des chicanes sur le nombre de participants, passons au fond:

Le débat préfectoral a-t-il été constructif ?

La teneur des échanges tel qu'ils sont relatés par Midi Libre n'est pas étonnante: le préfet en préambule a parlé d'un débat "indispensable" et le Maire de Nîmes lui a dit vouloir "construire un rêve en commun". Après quoi...des candidats aux élections régionales de la Ligue Midi et du FN ont utilisé la rencontre comme tribune politique !

A quoi bon aller plus loin: quelque chose est détraqué quand la République sert la soupe à l'extrême droite et le "rêve en commun" que JP Fournier veut construire commence a des airs de cauchemar.

Comment ne pas voir que ce débat est un leurre destiné à masquer l'inefficacité du gouvernement sur des sujets qui impactent directement la vie de celles et ceux qui vivent en France comme le chômage, la détérioration du système de santé et des services publics, le pouvoir d'achat ...?

Comment ne pas voir qu'une fois de plus le gouvernement instrumentalise la nation, l'immigration, la sécurité pour terroriser les électeurs afin qu'ils se réfugient dans son giron pour être "rassurés"? La stratégie de la peur sous toutes ses formes, les amalgames malsains et mensongers entre jeunes et délinquants, entre chômeurs et assistés, entre immigration et insécurité, le choc des civilisations et des religions dont on nourrit l'opinion publique de façon quasi quotidienne génèrent le repli sur soi puis la haine de l'autre et dressent les habitants les uns contre les autres au lieu de les rendre solidaires.


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