Au lycée d'Albi, le 30 juillet 1903, s'adressant à la jeunesse, Jaurès disait

" Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. "

mercredi 20 janvier 2010

En finir avec l'Etat pénitence !

Parce qu"il est temps aujourd'hui de réaffirmer publiquement, contre ce rapt nationaliste de l'idée de nation, les idéaux universalistes qui sont au fondement de notre République."

Le 18 Janvier, à Nîmes, le collectif gardois (*) pour la suppression du Ministère de l'identité nationale et de l'immigration (le Mini) organisait un débat public:

" Un Ministère de l'identité nationale et de l'immigration:
pour quoi faire?
Enjeux et dérives d'une politique malfaisante"

Sans ministre, sans préfet une centaine de citoyen-ne-s sont venu-e-s, de leur plein gré, débattre de la politique élaborée par Sarkozy et son Mini.

Laurent Mucchielli (**), signataire de l'appel des 20 (***), a ouvert le débat en donnant 5 raisons pour lesquelles il appelait à la suppression de ce ministère:
  1. le débat sur l'identité nationale est une opération politicienne pour reléguer au second plan les thèmes socio-économiques et le recul de l'Etat-providence;
  2. la politique du Mini s'assoit sur les droits de l'Homme; la chasse à l'homme, femme, enfants, bébés, la rétention, les expulsions autant de dérives qui déshonorent la France;
  3. la parodie de débat, degré zéro de la réflexion, mené par les préfets qui suivent un questionnaire établi par le Mini, incite aux dérapages;
  4. l'aveuglement est total sur ce qu'est la société française: la France est un pays d'immigration; l'identité nationale fabriquée autour du blanc, catholique est un mythe. La laïcité protège l'exercice des religions hors de la sphère publique ne peut pas servir à la diabolisation de l'islam.
  5. les humains ont des identités multiples qu'aucun ministère ne peut policer ou trier pour opposer les "bons " aux "mauvais" français.
Le débat qui a suivi , sans concessions, a permis de revenir sur les façons qui ont fait et qui font que l'Etat providence laisse la place à l'Etat pénitence :

la question coloniale, la non- citoyenneté et le droit de vote des étrangers, la xénophobie d'Etat, le recul des solidarités, la ghettoïsation des quartiers, la responsabilité de la gauche qui a déçu, la régression des idéaux...mais aussi la politique du chiffre et l'immigration choisie .

Alors, quelles perspectives pour faire avancer l'idée de la suppression du Mini ? Lancer une campagne sur la citoyenneté fondée sur la résidence, promouvoir une politique alternative à la fermeture des frontières fondée sur la liberté de circulation pour tous ... et surtout obliger les organisations politiques à s'engager sur des propositions précises .

(*) Des gardois-e-s, la Ligue de Droits de l'Homme (Nîmes et Uzès), la Cimade, le Réseau Education Sans Frontière 30, l'APTI, la FASTI, l'OIP, Attac Nîmes, le Syndicat de la Magistrature, SUD Education, l'Union Syndicale de la Psychiatrie, l'Union Syndicale Solidaires 30, la FSU 30, "La Gauche en Tête", les "Socialistes pour l'Union", les Alternatifs, le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti de Gauche, le Parti Communiste, le Parti Socialiste, les Verts Europe Ecologie .

(**)
sociologue qui anime le site "Délinquance, justice et autres questions de société ".

(***) appel à signer ici; 36 500 signataires aujourd'hui.

jeudi 14 janvier 2010

Tous les débats ne se valent pas !

Hier, Mercredi 13 janvier, dès 17h30, une quarantaine de membres du collectif gardois "nous exigeons la suppression du Ministère de l'identité nationale et de l'immigration" étaient devant le centre Pablo Neruda où le Préfet du Gard avait convoqué, sur invitation, des notables, des associations, des syndicats et bien sûr le ban et l'arrière ban des élus de droite pour disserter de l'identité nationale.

Nous avons distribué un tract pour annoncer un vrai débat, ouvert à toutes et à tous, sans questions préalablement mouturées par un ministre ou un préfet; celui que nous tiendrons le 18 janvier avec Laurent Mucchielli, pour évaluer les nuisances et la perversité de la politique mise en oeuvre par le Mini (voir ci-contre).

Le débat préfectoral a-t-il attiré beaucoup de citoyens?

Des journalistes de FR3, ayant assisté au début du débat préfectoral, disent qu'il y avait 150 personnes en précisant qu'une centaine des participants étaient soit de droite ou d'extrême droite soit "en service commandé". A la 10° minute du JT, le reportage est ici

Et, en effet nous avons vu les dirigeants du FN nîmois et des militants "identitaires" ; nous avons reconnu les membres des cabinets et entourages UMPistes locaux, nous avons vu des élus de la droite nîmoise (le sénateur-maire, le 1° adjoint, le député local...et leur garde rapprochée...). De quoi étoffer le public !

Midi Libre, relatant aussi la rencontre, dit qu'il y avait près de 300 personnes au Théâtre Ligier. Qui croire?

Le COLLECTIF ne s'est pas mêlé aux participants...ce que préfet a regretté !


Allez foin des chicanes sur le nombre de participants, passons au fond:

Le débat préfectoral a-t-il été constructif ?

La teneur des échanges tel qu'ils sont relatés par Midi Libre n'est pas étonnante: le préfet en préambule a parlé d'un débat "indispensable" et le Maire de Nîmes lui a dit vouloir "construire un rêve en commun". Après quoi...des candidats aux élections régionales de la Ligue Midi et du FN ont utilisé la rencontre comme tribune politique !

A quoi bon aller plus loin: quelque chose est détraqué quand la République sert la soupe à l'extrême droite et le "rêve en commun" que JP Fournier veut construire commence a des airs de cauchemar.

Comment ne pas voir que ce débat est un leurre destiné à masquer l'inefficacité du gouvernement sur des sujets qui impactent directement la vie de celles et ceux qui vivent en France comme le chômage, la détérioration du système de santé et des services publics, le pouvoir d'achat ...?

Comment ne pas voir qu'une fois de plus le gouvernement instrumentalise la nation, l'immigration, la sécurité pour terroriser les électeurs afin qu'ils se réfugient dans son giron pour être "rassurés"? La stratégie de la peur sous toutes ses formes, les amalgames malsains et mensongers entre jeunes et délinquants, entre chômeurs et assistés, entre immigration et insécurité, le choc des civilisations et des religions dont on nourrit l'opinion publique de façon quasi quotidienne génèrent le repli sur soi puis la haine de l'autre et dressent les habitants les uns contre les autres au lieu de les rendre solidaires.


vendredi 8 janvier 2010

Quelle République? celle des citoyens ou celle des préfets

Ce matin, devant le Tribunal Administratif de Nîmes, les préfets du Gard, du Vaucluse et de Lozère poursuivaient 18 maires (dont 6 gardois) pour avoir pris, avec leurs conseils municipaux, des délibérations en vue d'organiser la votation du 3 octobre2009 sur le statut de La Poste.

La GeT était à l'audience, dans une salle pleine, pour soutenir ceux que les représentants de l'Etat accusent d'avoir versé dans l'illégalité en sortant de leurs compétences: en gros, on a entendu que le statut de La Poste ne concerne pas le pouvoir local (celui des communes) ... et que puisqu'il est d'ordre "national", les conseils municipaux n'ont pas à s'en mêler.

L'avocat des communes gardoises a plaidé qu'on ne pouvait pas interdire à des élus de consulter la population et que la démarche des conseils municipaux s'inscrivait dans l'exercice de la liberté d'expression des citoyens.
D'autant plus que, comme le maire de Domessargues l'a souligné, les préfets sont beaucoup moins regardant sur ce qui est d'ordre "national" quand on demande à une commune de "se payer" sur ses deniers une agence postale parce que le service public se retire!

Le jugement a été mis en délibéré par le Président du TA qui, disons-le, n'a pas paru convaincu par ces arguments.

Bien entendu, quand il se prononcera, le juge dira le Droit mais la question de la place laissée aux citoyens par les institutions de la V° République, reste entière; et on ne peut pas compter sur le pouvoir "national" actuel, lui qui pratique l'hyper-présidentialisme, pour qu'il en face une lecture "progressiste"!



jeudi 7 janvier 2010

Des chiffres (faute de Lettres...)

Période de soldes oblige, évaluons, évaluons ... il en restera toujours quelque chose !

Ainsi, au 1° janvier 2010, au moment où s'échangent des voeux de bonheur et de bonne santé :

Côté social,
  • le SMIC augmente de 0,5% sans coup de pouce gouvernemental, soit pour 35 heures hebdomadaires, 1 343,77 euros de salaire mensuel brut. En en un an, cela fait 1,7% d'augmentation et selon X.Darcos, l'augmentation représente "un gain net de pouvoir d'achat de + 1,3 %", sur la base d'une inflation annuelle qui a atteint 0,4 % en novembre.
  • le RSA lui, prend 1,2%, (d'un coup !) : 460,09 euros pour une personne sans enfant , 828,17 euros pour une personne seule avec deux enfants ou un couple avec un enfant...
Côté santé,
  • les mutuelles augmentent entre 3 et 5%, le forfait hospitalier de 2 euros et 110 médicaments ne seront remboursés qu'à 15%...;
  • oui mais, en résiliant les commandes de 50 millions de doses de vaccins "en trop" , et sans préjuger des contre parties obtenues par les labos pharmaceutiques = 350 millions d'économies;
Commentaire de F. Lefèbvre, porte parole de l'UMP, "Nous n'en avons pas trop fait ! ".



dimanche 3 janvier 2010

Meilleurs voeux 2010

"La Gauche en Tête"

souhaite que cette nouvelle année apporte généreusement joies, bonheurs et santé à chacun-e et plus collectivement, qu'elle soit celle de la construction d'un rassemblement des forces de gauche qui ouvre une perspective politique pour rompre avec la fatalité gestionnaire qui tend à régler nos vies.